Ma prison intérieure

Résumé du livre « Ma prison intérieure »

Arrêté en Birmanie suite à un malen­tendu aux conséquences déme­su­rées, isi Dhamma se retrouve plongé dans une prison surpeuplée, un monde de promiscuité, d’absurdités admini­stra­tives et de violence latente. Là où d’autres sombreraient, isi choisit un chemin inattendu : celui de la méditation, de l’humour et de la bienveillance.

Dans ce récit à la fois poignant et lumineux, il relate la trans­formation profonde qu’il a vécu et ses rencontres marquantes : avec Yonyon, une fillette birmane de 12 ans, avec qui il connaîtra la célébrité sur TikTok, et avec des codétenus hauts en couleur. À travers anecdotes savoureuses, observations spiri­tuelles et réflexions empreintes d’une lucidité désarmante, isi nous entraîne dans un voyage intérieur bouleversant qui redéfinit la véritable signification de la liberté.

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Premier chapitre : « L’épreuve du cachot »

Août 2023

Réveil en sursaut. On me secoue l’épaule. Aveuglé par la lumière crue, il me faut quelques secondes pour reprendre mes esprits. Autour de moi, une demi-dou­zaine de militaires. Un coup d’œil sur la montre de l’un d’eux ; il est près de 21 h 30. Ils m’ordonnent de vite rassem­bler mes affaires. D’une main, j’attrape le très peu de choses que j’ai. D’un geste prompt, je récupère discrètement mon petit couteau suisse caché sous une couverture. On me saisit par le bras pour m’escorter hors de ma chambre. Je suis conduit dans un cachot sale et délabré. Dans le couloir décrépit qui y mène traînent de vieux instruments rouillés servant à attacher poignets et chevilles. Dans le cachot, il n’y a qu’une couche avec un oreiller, une couverture et des moustiques agressifs. Pas de fenêtre, seulement deux lucarnes grillagées, une au sol, l’autre au plafond. On ferme la porte à l’aide d’un gros vieux cadenas. Avec sa petite ouverture à barreaux, la lourde porte me toise.

Dans cette oubliette, la chaleur est épouvantable. Je suffoque. Chaque minute se fait plus pesante que la précédente. Dans ces conditions, je crains ne pas pouvoir survivre longtemps. La nuit, la température est à peine plus clémente. Un néon blanc demeure allumé continuellement. Impossible pour moi de dormir avec la lumière, mais heureusement, dans mon peu d’affaires se trouve mon caleçon, que je peux attacher autour des yeux.

Le lendemain matin, je tente de méditer, mais c’est difficile avec un esprit privé de toute quiétude. Pour le menu, une petite assiette de riz le matin vers huit heures et une petite assiette de riz avec une seule cuillère de pois ou de légumes vers onze heures. Je ne mange pas à ma faim. Ma promenade quotidienne se résume à une sortie éclair pour une douche et un tour aux toilettes. Le lendemain, pas le droit de sortir. Pour uriner, on me donne une bouteille en plastique.

Le pire, c’est de ne pas savoir combien de temps je vais devoir rester ici. L’incer­titude est un véritable supplice. Un cauchemar que je faisais souvent enfant refait surface : je me retrouve enfermé seul dans une cave, condamné à y rester pour l’éternité. Sauf que cette fois, c'est la réalité ; je ne vais pas me réveiller. Sur le mur, les détenus précédents ont gravé des phrases exprimant leur désespoir, combien le foyer familial leur manque. D’autres se sont contentés de marquer les jours. Certains sont restés six mois, d’autres dix. Plus moyen de méditer. Je tourne en rond. Mes pieds sont noirs. J’ai peur. J’angoisse. Je ne sais plus quoi faire, plus quoi penser. Pour la première fois de ma vie, je ne crois plus avoir un bon karma, je perds foi en mes anges gardiens qui, d’après moi, faisaient que je m’en sortais toujours bien.

Comme vous êtes en train de le faire en ce moment, j’ai souvent lu des récits de personnes emprisonnées, tentant d’ima­giner ce qu’on peut éprouver. En le vivant, je m’aperçois que c’est impossible de concevoir à quel point c’est vertigineux. J’aurais préféré une bonne rouste ; le lendemain, la douleur s’évapore, on n’en parle plus. L’isolement forcé à durée indéterminée, c’est une violence qui persiste.

Derrière la porte de mon cachot, je découvre une drôle de surprise. Mais avant de poursuivre, je dois vous parler de Yonyon, ion positif et ion négatif. Je ne peux pas raconter cette histoire sans évoquer cette fille si spéciale dont l’adorable sourire suffisait à mon bonheur. C’est avec elle que tout a commencé. Et vous voudrez probablement un peu savoir quel genre de type je suis, quel itinéraire m’a conduit ici, et quelles sont mes aspirations…

 
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Informations sur le livre

Le récit authentique « Ma prison intérieure » a été écrit entre octobre 2024 et janvier 2025 par isi Dhamma, afin de relater son expérience carcérale en Birmanie (de août 2023 à octobre 2024), prenant soin de détailler tout ce qui l’a conduit à être ce qu’il était au moment de son arrestation, son vécu de la prison parmi les détenus birmans, au plus profond de son esprit, ainsi que toute la richesse qu’il a su en retirer, grâce à sa pratique de la méditation, de la bienveillance et du renoncement.

L’histoire du livre ne se limite pas à l’incarcération, mais met l’accent sur tout ce qui emprisonne l’esprit de l’auteur, tout particulièrement lors de sa période de vie précédant son arrestation, d’où le titre de l’ouvrage. L’emprisonnement lui-même a été causé par une fausse interprétation d’une scène du dernier long-métrage d’isi Dhamma, toujours disponible sur YouTube : N’espère rien ! (1h15, avec soutitrage français).

le film
Regarder le film sur YouTube (1 h 15) : N’espère rien !

Sur la 4e de couverture, se trouve un plan de la prison en forme de quartier d’orange (qui s’étend sur près de 500 m).